Les flux d’IDE vers l’Indonésie ont augmenté et leur base s’est élargie grâce à une croissance économique soutenue, une dette publique faible et une gestion budgétaire prudente. Selon le Rapport sur l’investissement mondial 2020 de la CNUCED, les IDE en Indonésie ont augmenté de 14% entre 2018 et 2019, atteignant 23,4 milliards, alors que le stock d’IDE a atteint 232 milliards d’USD en 2019. D’après les données du Conseil de coordination des investissements (BKPM), les niveaux d’IDE ont augmenté pour atteindre 13 milliards USD au deuxième trimestre 2019, principalement dans l’électricité, le gaz et l’eau, les transports et les télécommunications. La croissance des IDE est à mettre sur le compte d’un ensemble de mesures de politique économique prises par le gouvernement indonésien au cours des dernières années, principalement axées sur la déréglementation, l’application des lois et la sécurité des entreprises, les réductions des taux d’imposition pour les exportateurs, les réductions des tarifs énergétiques pour les industries à forte intensité de main-d’œuvre, les incitations fiscales à l’investissement dans des zones économiques spéciales et l’abaissement des taux d’imposition sur les biens acquis par des fiducies locales d’investissement immobilier. De plus, l’Indonésie a abaissé le niveau minimum requis de fonds propres pour les investisseurs étrangers et a supprimé l’exigence d’approbation pour plusieurs transactions commerciales impliquant des investisseurs étrangers. La politique de libéralisation a permis à l’Indonésie de se classer au 17e rang parmi le top 20 des pays d’accueil des IDE. Singapour demeure la principale source d’investissement, suivi du Japon, de la Chine et de Hong Kong.
Le gouvernement indonésien a pu améliorer l’ambiance générale du marché en 2019 en consolidant la stabilité politique et économique et en procédant à des réformes structurelles qui ont supprimé certains risques d’investissement. Cependant, plusieurs obstacles subsistent, tels que la hausse du coût du crédit, une réglementation excessive et imprévisible, la mauvaise qualité des infrastructures, le risque terroriste et un niveau élevé de corruption. À long terme, cependant, la situation économique actuelle de l’Indonésie pourrait bien être le bon moment pour investir dans le pays, en particulier dans ses instruments financiers. Le président Widodo a annoncé son intention d’améliorer la position du pays dans le rapport Doing Business publié par la Banque mondiale dans le but d’atteindre le 40e rang mondial. À la suite d’un programme de réforme audacieux visant à libéraliser l’économie et à réduire les obstacles à l’investissement, l’Indonésie a perdu une place et se positionne à la 73e place sur 190 dans l’enquête Doing Business 2020. Dans le même temps, cependant, une récente décision de la Cour constitutionnelle accordant plus de pouvoirs réglementaires aux gouvernements régionaux pourrait poser un défi aux améliorations en cours du climat d’investissement.
Investissement Direct Etranger | 2017 | 2018 | 2019 |
Flux d’IDE entrants (millions USD) | 20.579 | 20.563 | 23.429 |
Stocks d’IDE (millions USD) | 231.492 | 225.720 | 232.614 |
Nombre d’investissements greenfield* | 120 | 132 | 119 |
Value of Greenfield Investments (million USD) | 9.664 | 21.310 | 12.011 |
Source : CNUCED – Dernières données disponibles.
Note : * Les investissements greenfield correspondent à la création de filiales ex-nihilo par la maison mère.
Comparaison internationale de la protection des investisseurs | Indonésie | East Asia & Pacific | Etats-Unis | Allemagne |
Index de transparence des transactions* | 10,0 | 5,0 | 7,4 | 5,0 |
Index de responsabilité des managers** | 5,0 | 5,0 | 8,6 | 5,0 |
Index de pouvoir des actionnaires*** | 2,0 | 6,0 | 9,0 | 5,0 |
Source : Doing Business – Dernières données disponibles.
Note: *Plus l’index est grand, plus les transactions sont transparentes. **Plus l’index est grand, plus les managers sont personnellement responsables. *** Plus l’index est grand, plus les actionnaires ont le pouvoir de défendre leur droit. **** Plus l’index est grand, plus la protection des actionnaires est importante.
Les incitations à l’investissement sont destinées à tous les investisseurs, nationaux et étrangers. Il s’agit notamment d’allègements des droits sur les entrants et sur les biens d’équipement importés et d’incitations additionnelles pour les investissements à vocation exportatrice ainsi que pour les investissements dans certaines régions. Une réduction de l’impôt sur les sociétés sous la forme d’un congé fiscal est offerte aux industries pionnières qui ont un plan d’investissement en capital de plus de 100 milliards de IDR. Les entreprises qui n’ont pas droit à un congé fiscal peuvent demander un abattement fiscal, afin d’obtenir une réduction d’impôt.
L’Indonésie restreint les investissements étrangers dans certains secteurs par le biais d’une liste d’investissements négatifs. La liste des investissements négatifs de 2016 prévoit une augmentation des investissements étrangers dans certains secteurs, notamment le commerce électronique, le cinéma, le tourisme et la logistique. Dans le domaine des soins de santé, la liste de 2016 relâche les restrictions sur les investissements étrangers dans des catégories telles que les services de gestion des hôpitaux et la fabrication de matières premières pour les médicaments.
En juin 2019, le gouvernement indonésien a publié le GR 45/2019, qui définit une série d’incitations fiscales pour les entreprises qui investissent dans les industries à forte intensité de main-d’œuvre, les programmes de formation, ainsi que la recherche et le développement (R&D). Les contribuables qui investissent ou développent des industries à forte intensité de main-d’œuvre ou des industries pionnières peuvent bénéficier d’une réduction du revenu net de 60 % de leur investissement total sous forme d’actifs corporels, comprenant tout terrain utilisé pour des activités commerciales importantes pendant une certaine période. Les investisseurs qui souhaitent lancer des programmes d’apprentissage ou des activités de formation pour développer les travailleurs sur la base de « certaines compétences » peuvent obtenir une réduction du revenu brut allant jusqu’à 200 % des coûts totaux encourus. Les contribuables qui s’engagent dans des initiatives de R&D peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt de 300 % du revenu brut sur le total des coûts encourus.
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